Est-il possible d’estimer la complexité du suivi des patients polypathologiques chroniques ?
 
GIRARD-MONNIER F. Est-il possible d’estimer la complexité du suivi des patients polypathologiques chroniques ? [Thèse de doctirat en médecine Université de Versailles – St Quentin en Yvelyne. 2012]


Résumé
Le médecin généraliste est au cœur du suivi des patients poly pathologiques chroniques. Il assure la synthèse des différents intervenants et la gestion quotidienne de ce suivi. Cette fonction est de plus en plus importante avec l’augmentation de ces patients. Celle-ci est expliquée par le vieillissement et l’augmentation de l’espérance de vie de la population.
Les référentiels disponibles traitent de la mono pathologie et rarement de la poly pathologie : la poly pathologie est souvent apparentée à une addition de mono pathologies. L’expérience des cliniciens de terrains pressent qu’il n’en ait rien : la poly pathologie est une situation dont la complexité ne se résume pas à l’addition de situations plus simples que représentent les mono pathologies.
La diversité des associations de pathologies rend difficile le travail de suivi du médecin généraliste. La création d’un outil de mesure de la complexité de chaque patient poly pathologique chronique semble nécessaire, notamment à des fins d’organisation de travail (temps de consultation par exemple).
Pour créer cet indicateur, nous avons construit un tableau de synthèse des éléments de suivi. Il permet un suivi personnalisé, logique, reproductible et facile d’utilisation. Il s’appuie cependant sur des référentiels qui doivent être validés dans le choix des éléments de suivi et dans leurs fréquences de réalisation. Il pourra être affiné par une contextualisation notamment aux traitements et aux résultats biologiques des patients. La mise en place de cet indicateur, à partir de ce tableau est simple.

L’analyse de cet indicateur confirme que le suivi des poly pathologies n’est pas la somme des suivis de mono pathologies. La variabilité et la complexité du suivi des patients poly pathologiques chroniques sont d’autant plus importantes que l’indice moyen de complexité est grand. La variance de l’indice moyen de complexité du patient est expliquée pour un tiers par l’âge, le genre et le nombre de pathologies chroniques ; le reste de la variance est lié à la nature des pathologies chroniques. L’indice de complexité montre que le suivi est d’autant plus difficile et disparate que l’on est un homme, âgé et avec un grand nombre de pathologies.

La grande variabilité des situations des patients, mise en évidence par cet indicateur, pose question quant à l’organisation du système de soin. Ce dernier unifie la consultation du médecin généraliste par sa cotation unique « C ». L’organisation du travail des médecins voire leurs rémunérations pourraient être facilitées par l’intégration de cette notion nouvelle.


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